Communication? [Ethan Maxwell]:

Quelques semaines plus tôt eut lieu un grave accident dans un théâtre de la ville. Une soirée caritative avait eu lieu. Rachel Maxwell ne se rappelait plus en faveur de quoi cet événement s’était passé. Elle ne se souvenait plus de grand chose d’ailleurs. Enfin, maintenant ça allait mieux. La belle avait eu un grave traumatisme crânien. L’adolescente guérissait de jour en jour. Elle avait passé quelques jours dans le coma et la plupart de son temps à l’hôpital. Sa famille la soutenait. Son père aussi avait plusieurs séquelles. Il s’était battu… on l’avait battu. Aussi, l’accident ne l’avait pas laissé sans « cadeaux ». Sa fille l’avait défendu. Or, l’homme avait dragué l’épouse de Sam. Rach ne comprenait pas ce qui avait pu se passer dans la tête de son géniteur. Il n’avait pas eu le temps de s’expliquer. Ce détail avait refais surface plus vite dans la tête de la jeune fille. Le brunet était marié, pourquoi chercher ailleurs? Qu’est-ce qu’il y avait entre le bel homme et Lucy Sandford?

Rachel Maxwell avait eu du mal à rattraper son retard au lycée. Elle s’y était mise à fond, ne sortant plus, ne parlant plus à personne sauf à deux, trois camarades de classe. Elle était traumatisée et elle désirait oublier l’accident. La rouquine restait encore plus dans son monde. Elle était plus agressive qu’avant, plus perturbée. Elle ne tentait plus de comprendre les autres. La jeune fille avait besoin de parler. Or, elle ne sortait pas de son silence. Ses parents n’étaient pas très bavards non plus. Kathleen s’enfermait dans ses problèmes. Ethan privilégiait surement la bouteille. Il ne se confiait pas beaucoup. Un froid encore plus pesant régnait dans la maison. Rachel rentra des cours. Son père était assis sur la canapé du salon. Bossait-il? Était-il encore torché? Réfléchissait-il? Que faisait-il? La fille d’Ethan décida de lui adresser la parole. Elle s’écria:


- Salut. T’es là?!!!! C’est surprenant. Tu bosses pas dehors aujourd’hui?

Quand Rachel Maxwell, la fille d’Ethan, s’était dirigée dans le salon: c’était comme si elle venait de sortir son père de son silence. Il semblait pensif. La rouquine ne le cernait plus ces temps-ci. Était-il déprimé? Heureux de vivre ou non? Il avait survécu à un accident grave et à des blessures qui aurait pu lui être fatales. Pourquoi paraissait-il bloquer face à son quotidien? L’adolescente connaissait ce regard, elle le possédait elle aussi quand elle s’enfermait, seule, dans sa chambre. Ce regard était vide. Il signifiait le néant, la fatalité de la vie. Ethan était-il en plein appel d’au secours? Ou désirait-il continuer à profiter de cette solitude pesante apparemment? La jeune fille se trouvait beaucoup, ainsi, à regarder le mur quand elle pensait que ça ne servait à rien de vivre… . La belle était inquiète. Elle répondit donc aux paroles de son géniteur avec une pointe d’angoisse:

- Pourquoi? Tu es en repos force, ou tu l’as voulu? Ça ne va pas? Dis-moi tout, pour une fois je suis prête à l’entendre.

Ethan Maxwell affichait un sourire satisfait. Ce moment était inhabituel. Le brunet empruntait souvent cette expression quand il voyait ses filles. Rach ne chercha pas à comprendre pourquoi. Elle le savait au fond d’elle-même, et ça lui donnait chaud au cœur. Ethan savait agir comme un père parfois. La rousse s’assit à côté du journaliste quand ce dernier lui fit signe de venir. De coutume, elle aurait refusé. Or, son père semblait déprimé et Rachel était inquiète donc elle accepta. Aussi, il fallait qu’elle parle à son géniteur. Celle-ci lui posa une question sur sa journée. Rach répondit gentiment:

- Oui, j’ai eu cours. C’était pas trop chiant aujourd’hui, et toi tu as fait quoi? Elle enchaîna par: J’ai besoin de te poser une question. Rachel marqua une légère pause.. . Je peux? Une vraie discussion était possible entre les Maxwell.

Ethan Maxwell semblait perdu. Rachel se remémora la réaction similaire de son père à la mort de… son fiston, même pas encore sorti du ventre de la belle Kathleen, son épouse. Ce retour dans le passé fit frissonner la rouquine. Le brunet avait une expression de visage figée. Le pauvre paraissait en pleine déprime. Pourtant, il avait ses proches autour de lui. C’était certain, la famille Maxwell n’était plus la même depuis l’incendie. Une union s’était dessoudée. Chacun vivait son deuil à sa manière créant une tension constante. La communication n’existait plus. C’était comme si des liens étaient rompus, chacun s’enfermait seul face à ses démons, sauf la petite Dylan qui était trop jeune. De nos jours, Ethan réagissait de façon similaire. Il restait terrer dans un mutisme. Rachel ne comprenait pas la réaction de son père, même si inconsciemment elle agissait de la même manière. Elle enchaîna:

- Pourquoi papa? Elle prit la main de son géniteur. Je sais que ce n’est pas dans tes habitudes. Dis-moi tout. Pourquoi tu déprimes ainsi dans le salon? Papa, je vois très bien que ça ne va pas. Ne me mens pas, confies-toi pour une fois. Je suis prête à tout entendre. Elle sourit pour détendre l’atmosphère: profites c’est mon jour de bonté, plaisanta-t-elle par la suite.

Ethan ne quittait pas sa fille à la suite de sa demande. C’était comme s’il avait peur de la question qui allait suivre. Il n’avait sûrement l’habitude de discuter avec sa fille. Cette dernière désirait des réponses, auquel cas elle aviserait. Ethan paraissait surpris par la demande de Rach. Il devait se douter que son interrogation comporterait un réflexion, une explication solide.

- C’est délicat… elle soupira. Papa… la belle tremblait au niveau des jambes. Est-ce le stresse? Non. La colère? Un peu. L’envie de savoir? Oui. Une impatience monstre. Tu sors avec Lucy Standford? Je t’ai vu avec elle. Sois sincère… .

La tension qui pouvait régner entre Ethan et Rachel Maxwell, le père et la fille, semblait s’être évaporée pendant un instant. L’homme paraissait si ému. La rouquine était aussi touchée par ce moment de confidences. Le terme « impressionnant » résumait la pensée de l’étudiante. Elle profita de l’instant sans repousser les attentions de son géniteur pour une fois. Le discours de ce dernier était si authentique. Rachel baissa un instant la tête pour ne pas montrer ses sentiments.

- Je ne sais pas quoi dire. Elle marqua une légère pause, la situation était prenante émotionnellement parlant. Toi aussi tu m’as fait peur avec cette bagarre, il ne faut que tu arrêtes la boisson: t’as vu ce que ça peut provoquer? En tout cas… c’est pas facile de… de… j’arrive pas à passer au dessus de cet accident. J’ai cru le voir… tu sais… .

Rachel évoquait son frère, du moins l’image qu’elle s’était imaginée. De jour en jour, il grandissait. Le bébé attrapait les traits de son papa et de sa maman. La jeune fille avait eu du mal à faire le deuil. Mais elle il y était parvenue. Or, ces temps-ci elle repensait beaucoup à lui. La belle avait-elle un problème? Chaque membre de la famille Maxwell était légèrement perturbé. Donc, Rach se terrait dans son silence pour ne pas avouer ses angoisses. Arriveraient-ils à sortir de ce cercle vicieux un jour? A la question qui suivit, Ethan avait l’air de plus en plus concerné. Il ne parla pas pendant un assez long moment. Devait-il se reprocher quelque chose. Le temps des révélations était arrivé.

- Je t’ai vu à la soirée, il y avait plus que ça! Soupira-t-elle. Tu trompes maman? Je lui dirais rien. Mais j’ai horreur qu’on me mente, papa.